Un agent commercial en immobilier qui souhaite travailler en indépendant peut décider de développer son activité en étant rattaché à une agence immobilière ou en étant affilié à un réseau de mandataires. Ce modèle séduit de plus en plus de professionnels de l’immobilier et montre des résultats en croissance continue depuis ces dix dernières années. En effet, une étude Xerfi datant de 2020 estimait que les mandataires immobiliers avaient réalisé 10% des ventes en 2016 contre 14% en 2020 et prévoyait que ce taux s’approcherait des 20% à horizon 2022. Faisons le point sur ces réseaux immobiliers en pleine expansion.
Dans le cadre d’un réseau de mandataires immobiliers, la maison mère, qui peut être considérée comme l’agence principale, va chapeauter plusieurs agents commerciaux indépendants, également appelés mandataires immobiliers. C’est un système dont le fonctionnement est différent de celui d’une agence immobilière traditionnelle car, dans le cadre d’une agence, les salariés sont rattachés à la direction de l’agence, alors que dans le modèle du réseau, les différents agents ont un statut d’indépendant. Un réseau de mandataires est donc un regroupement de personnes physiques travaillant de manière indépendante.
L’autre différence avec une agence est que cette dernière a souvent une structure physique, alors que les réseaux de mandataires sont nés avec le développement des nouvelles technologies et n’ont généralement pas de locaux. Ils se développent via internet, même si bien entendu, les mandataires œuvrent sur le terrain.
Sinon le quotidien d’un mandataire immobilier n’est pas si différent de celui d’un agent immobilier œuvrant en agence : il démarche pour trouver des biens à proposer à la vente, reçoit les acquéreurs potentiels et organise des visites, intervient dans la négociation commerciale jusqu’à la finalisation de la vente.
Pour accompagner les mandataires dans leurs missions, la tête de réseau leur fournit différents avantages, en contrepartie desquels ces derniers doivent lui reverser un pourcentage de leurs commissions sur les ventes qu’ils réalisent. Parmi ces avantages on retrouve le plus souvent des outils de communication, comme un site web ou une visibilité sur celui du réseau, mais aussi des supports permettant de faire la promotion des biens à vendre ou encore à louer. Le réseau met également à disposition certains outils métiers permettant aux mandataires de pouvoir gérer efficacement leurs missions : logiciels immobiliers mais aussi un accès à des formations métiers spécifiques.
Il existe plus de 180 réseaux de mandataires œuvrant en France aujourd’hui selon le site meilleursreseaux.com. Tous présentent un modèle de fonctionnement similaire avec quelques différences notamment en termes d’avantages pour le mandataire et de rémunération. Voici un zoom sur les trois principaux réseaux : IAD, SAFTI et Proprietes-privees.com.
Toujours selon Xerfi, le nombre de mandataires immobiliers aurait été multiplié par 4 depuis 2015 et ne cesserait d’augmenter. On peut donc s’interroger sur les raisons de ce succès.
Le premier avantage des réseaux de mandataires est qu'ils permettent un accès simplifié aux métiers de l’immobilier. En effet, le mandataire, travaillant sous couvert de la carte professionnelle de la tête de réseau, n’a pas besoin de justifier d’un diplôme particulier ou d’expériences dans les métiers de l’immobilier. Cela permet à des passionnés de pouvoir se lancer tout en bénéficiant des outils du réseau en termes de communication, de logiciel immobilier etc.
D’autre part, l’organisation de ce type de réseau et son fonctionnement orienté vers le digital, permet au mandataire de travailler de façon indépendante, selon ses propres contraintes, et avec un investissement limité. En effet, de nombreux mandataires immobiliers travaillent depuis leur domicile, en utilisant leur propre matériel informatique et leur propre véhicule. Ainsi ce modèle, de par sa souplesse, séduit chaque jour de plus en plus de monde, notamment dans le cadre de reconversions professionnelles.
Mais encore faut-il réussir dans ce secteur de plus en plus concurrentiel et qui requiert des connaissances solides. Même s’il est vrai qu’il est aujourd’hui plutôt simple de devenir mandataire immobilier, il n’est par contre pas toujours aisé d’en vivre ou de se trouver une place selon les zones géographiques. Il faut savoir que le mandataire est payé sous forme de commission sur ses ventes et qu’il doit en plus verser une part de cette commission au réseau. Il doit donc avoir des compétences commerciales solides pour décrocher des contrats et aussi être un bon gestionnaire puisqu'il doit en plus gérer les aspects comptables et administratifs propres à son statut d’indépendant.
Une autre limite, nous l’avons évoqué, est la concurrence qui est de plus en plus importante dans ce secteur. Le nombre de mandataires indépendants ne cesse de croître, mais il faut également prendre en considération la concurrence provenant des agences immobilières traditionnelles qui continuent aujourd’hui à générer la grande majorité des transactions sur le territoire français.
Même si travailler dans le cadre d’un réseau de mandataires immobiliers est aujourd’hui le moyen le plus simple de se lancer dans l’immobilier, il nécessite tout de même des connaissances solides du métier et un sens aigu de l’organisation. Ce modèle rencontre un franc succès depuis une dizaine d’années mais devient aussi de plus en plus concurrentiel, obligeant les mandataires mais aussi les têtes de réseaux à chercher des moyens plus efficaces pour se différencier et rendre leur offre encore plus attractive.